Le swing, le bebop, le latin jazz, le
free jazz... Mais ce qui ressort c'est, à la
fois, son amour du vieux style, de la tradition
du swing ainsi que de l'avant-garde et des
courants révolutionnaires. Autrement dit, le
rythme, la mélodie et, en même temps, l'arythmie,
la polyrythmie et la dissonance totale - la
fusion entre poésie et musique, musique
contemporaine, musique tzigane.
Pour lui, l'apogée du jazz est surtout
représentée par la figure légendaire du grand
saxophoniste Charlie Parker ainsi que par les « Post-Parkériens » :
Phil Woods, Jackie Mac Lean, Sonny Stitt... Les
guitaristes de la grande époque : René
Thomas et Wes Montgomery ont, par leur phrasé,
considérablement influencé son jeu.
Le swing manouche a une importance
capitale. Stéphane Grappelli est son maître
dans le violon jazz et est incontournable pour
pratiquer cet art. On peut parler de racine
profonde, de mère nourricière. A chaque époque
de sa vie, il éprouve le désir d'y revenir.
Ils m'ont
surpris à perdre haleine. Emu, frappé,
brusqué, charmé, attristé, effrayé,
bouleversé, émerveillé, ect. Surpris
par ce violoniste aussi inattendu qu'inentendu
qui prend son jazz à bras le corps sans
jamais passer par ces poncives
références qui vont de Grappelli à
Lockwood en trébuchant sur Ponty.
Surpris par ce contrebassiste solaire (ndlr :
Bob Drewry) qui traite et maltraite son
instrument pour le hisser à bout de bras
jusqu'au lyrisme le plus pur, celui qui
ne confond pas bavardage et éloquence.
Surpris par un répertoire qui, d'Ellington
à Jarret, déroule une incandescence
sans concession qui vous égrène à cru
la palette entière des émotions.
Surpris par ces musiciens qui à chaque
note couchent leur peau sur la scène et
viennent cogner leur âme à la vôtre.
Bref, surpris d'être tant surpris.
Surpris, enfin surpris... Jazz In Time
nº 54 - Festival Jazz à Liège - G.
Thys - 1994